cours histoire memoires de mon professeur
SECONDE GUERRE MONDIALE EN FRANCE
La seconde guerre mondiale et la Résistance sont essentielles pour la construction de la France moderne. Pourtant, l’Histoire de la période 1939-1945 a considérablement évolué – et continue de le faire. Sur la participation des Français à leur propre libération, sur la Résistance, ses objectifs, son organisation et son efficacité, sur le génocide des Juifs ou les souffrances d’autres communautés, les connaissances et les thèses des historiens, donc des professeurs, ne sont plus du tout ce qu’elles étaient il y a soixante-dix ans, sans doute parce que la mémoire est aussi un enjeu idéologique, politique et social.
I La France a-t-elle perdu ou gagné la guerre ?
A Le temps de la légende
Dès 1944, la France du général De Gaulle réécrit l’Histoire de la guerre : la France y est décrite comme un pays vainqueur, qui a lui-même participé à sa libération et qui n’a jamais cessé de se battre entre 1940 et 1945. Cette légende lui permet ainsi d’être représentée à Reims et à Berlin, lors de la capitulation nazie, d’avoir une zone d’occupation en Allemagne et d’obtenir une place de membre permanent au Conseil de sécurité de l’ONU. Bref, de rester une grande puissance.
Elle permet surtout au général De Gaulle de se donner une légitimité, qu’aucune élection ne lui a encore conférée. Face aux Américains, en particulier, qui ne l’aiment guère et qui lui ont cherché pendant longtemps un remplaçant, De Gaulle peut opposer son statut de « chef de la France combattante ». Il peut aussi les empêcher de traiter la France comme un pays occupé, ce qu’ils ont commencé à faire (AMGOT)
En août 1944, De Gaulle parle ainsi de « Paris libéré par lui-même, libéré par son peuple, avec le concours des armées de la France » et le film Paris brûle-t-il ?, sorti en 1966, renforce ce sentiment. L’épisode de Bir Hakeim est célébré comme une victoire.
B De la légende à l’Histoire
Progressivement,