cours jeux d entreprise
La théorie des jeux appelée aussi théorie de la décision permet d’explorer les comportements rationnels des individus face à des situations dans lesquelles des choix stratégiques s’imposent. Comme le soumet Gaël Giraud, la théorie des jeux peut se préoccuper de types de problématiques comme suit : « comment un semblant d’« ordre » peut-il émerger d’une situation apparemment chaotique sans qu’une intention directrice extérieure aux préférences particulières de chaque individu ne puisse être tenue pour responsable de ladite émergence ? » (2000, p. 10). Dans l’univers de la théorie des jeux, le jeu se définit par « tout jeu comporte (au moins) une liste de joueurs, un ensemble de choix possibles pour chacun d’entre eux et une fonction qui donne leurs gains dans toutes les éventualités possibles (les issues qui résultent des divers choix que peuvent faire les joueurs » (Guerrien, 2002, p. 7).
Par sa matrice de gains (cf. tableau 1), le célèbre jeu du « dilemme des prisonniers » est à ce titre en tout point exemplaire. En effet, ce jeu à deux joueurs – appelé jeu à « somme non nulle » ou jeu semi-coopératif (le gain des vainqueurs n’est pas égale à la perte des battus) – permet de mettre au jour le dualisme entre l’intérêt particulier (l’égoïsme) et l’intérêt collectif (la coopération). Ce conflit d’intérêts est chose commune dans bon nombre de situations sociales (Boudon, 1977).
Tableau 1
Matrice des gains proposés aux deux prisonniers sur le modèle du «dilemme des prisonniers». Dans chacune des quatre cases, le premier chiffre entre parenthèses correspond au prix (ce que l’on peut «gagner» en nombre d’années de prison) du prisonnier P1 (joueur de ligne) et le second chiffre au prix de P2 (joueur de colonne). On voit très vite que paradoxalement, leur stratégie dominée (nier le délit) est une issue du jeu plus favorable car la stratégie dominante conjointe conduit à une situation sous-optimale (6 ans de prison). Le dilemme se situe donc entre