cours philosophie sur autrui
Levi-Strauss : « la notion d’humanité, englobant, sans distinction de race ou de civilisation, toutes les formes de l’espèce humaine, est d’apparition fort tardive et d’expansion limitée. (…) Mais pour de vastes fractions de l’espèce humaine et pendant des dizaines de millénaires, cette notion parait être totalement absente. L’humanité cesse aux frontières de la tribu, du groupe linguistique, parfois même du village (…) les autres tribus, groupes ou villages, ne participent pas des vertus – ou même de la nature – humaines, mais sont composée de « mauvais », de « méchants », de « singes de terre » ou « œufs de pou ». » L’humanité, signifie non seulement l’ensemble de tous les êtres humains, mais aussi toutes les caractéristiques communes à l’espèce humaine, c’est-à-dire tout ce que l’on retrouve de commun à soi-même chez l’autre. Chaque être humain est un autre moi-même dans le sens où il me ressemble par ses caractéristiques physiques et intellectuelles. Mais, même si autrui est un autre moi-même dans le sens de la ressemblance des caractéristiques communes, l’autre n’est pas moi donc il est différent. Même si on a les mêmes caractéristiques d’une même espèce, on reste, de toute façon, singulièrement différent les uns des autres. Donc, autrui est un semblable différent, car même s’il est comme moi, il n’est pas moi. La notion d’humanité n’est pas inhérente à l’homme, comme le montre Levi-Strauss, elle s’est développée avec l’évolution des tribus en communautés plus larges pour enfin concevoir la relation entre tous les êtres humains, comme une relation de communauté globale, malgré toutes les différences que l’on peut avoir, de mentalité, de couleur de peau, etc. Ainsi, le philosophe montre que, de manière primitive, l’homme ne conçoit pas l’humanité car toute personne qui se trouve hors de la tribu est considérée comme un ennemi, et, en tant qu’ennemi n’appartenant pas au groupe, il est méprisé et déshumanisé dans son existence. C’est-à-dire que, celui