Cours sur la conscience & l'inconscience
Guy de Maupassant fût au XIXème siècle un auteur qui su très habilement, dans un style à la fois fourni et clair, décrire les tourments secouant l’homme, jusqu’à ce que parfois il en devienne un naufragé. L’écrivain narre des situations où le corps ne répond plus, où les sens sont en ébullition, tous deux emportés par une vague sensible qui détourne les gestes et l’esprit du flot quotidien. Ainsi, Maupassant fait état d’actes non commandés par la volonté, où à tout le moins d’agissements dont le personnage principal prend conscience une fois ses effets produits, comme si aucune décision n’avait précédé l’action. Certaines choses nous échapperaient donc, comme la peur qui nous saisit en fonction de circonstances données et qui paralyse nos membres. L’homme serait-il alors la résultante d’une association entre le corps et l’esprit, qui en tant qu’associés conservent chacun leur indépendance vis-à-vis de l’autre ? Ou l’homme est-il plutôt une synthèse d’une conscience et d’une arrière-pensée, un inconscient, le tout enveloppé dans un corps ?
A ces questions, Descartes fait la proposition suivante : tout ce qui n’est pas pensé appartient à la mécanique corporelle. Le philosophe distingue d’un côté l’intelligible, la conscience, de l’autre le physiologique. Toute manifestation qui n’est pas le fruit d’une pensée consciente appartient au corps. Autrement dit, la pensée n’existe que parce qu’elle a conscience d’elle-même. Alain partage cet avis : « Savoir, c’est savoir qu’on sait. ». Cette connaissance de soi, en tant qu’être pensant, est ce qui différencie l’homme du monde animal. C’est pourquoi l’exercice de la pensée est une expression de l’humanité. Ne pas s’y consacrer, c’est laisser le corps guider l’existence, c’est se laisser envahir par des phénomènes qui nous touchent et pourtant que l’on ne connaît pas.
Ainsi, l’inconscient n’existe pas d’un point de vue cartésien. Pas plus chez Sartre