Cours sur la justice et l’etat de droit
Lectures conseillées:
- Antigone de Sophocle
- Roméo et Juliette et Richard 3 de Shakespeare
- Le discours de la servitude volontaire d'Etienne de la Boétie
- Livre 1 du Contrat social de Rousseau
Introduction
Justice et vérité:
La question de la justice comme celle de la vérité est une des plus anciennes questions de la philosophie: c'est l'une des questions posées par Socrate à ses interlocuteurs, qu'ils soient de condition libre ou servile, qu'ils se prétendent experts, comme les sophistes par exemple, ou qu'ils soient simples citoyens de la cité.
"qu'est-ce que le juste?" ou "qu'est-ce qu'être juste?", "qu'est-ce que le vrai?"
Or ces deux questions en apparence très éloignées sont en fait étroitement apparentées car la justice ne peut être rendue sans que ne soit établie la vérité des faits que l'on juge, et de même la vérité se définit toujours comme un jugement, une sentence rendue sur le réel qui se désigne comme vraie à condition qu'elle corresponde à la réalité qu'elle prétend représenter.
Que serait une justice qui prétendrait se passer de la vérité?
Une société dont les institutions chargées d'exercer et de rendre la justice ne se préoccupent pas d'établir la vérité des faits jugés est-elle vivable? Au sens peut-on y vivre en sécurité? Qu'y a-t-il de pire qu'une société où on sait ne pas pouvoir obtenir justice, où on craint toujours d'y avoir affaire, où on ne peut avoir confiance dans ses institutions, où on redoute toujours d'être arrêté parce que l'on sait qu'une fois arrêté on ne pourra qu'être condamné, où les auteurs reconnus de crimes et de délits courent toujours voire prospèrent en place publiques tandis que des innocents sont arrêtés, jugés et condamnés?
--> c'est une société où on ne peut vivre ni en paix ni en sécurité et où règne l'arbitraire...
Autrement dit:
La justice a besoin de la vérité. Une sentence juste est à la fois:
- celle qui s'adresse à ceux qui sont les auteurs