Cours sur le désir
II- Que faire de nos désirs ?
1- Satisfaire tous nos désirs (texte extrait du Gorgias de Platon)
Dans cet extrait du Gorgias de Platon, on relève deux attitudes (celle de Callicès et celle de Socrate) face au désir qui renvoient à deux conceptions du bonheur, de la vie heureuse.
a) Position de Calliclès (plaisir condition du bonheur)
Le bonheur consiste à s’adonner à tous les plaisirs. Car celui qui règle sa conduite selon la raison, ne fait pas ce qu’il veut et se refuse à certaines désirs ou plaisirs, et en ce sens celui-ci est un lâche. Car il n’a pas le courage d’assumer ses désirs, et de les réaliser. Plus encore selon Calliclès, l’idée selon laquelle il ne faut pas satisfaire ses désirs car cela rend malheureux est un argument qu’utilise les hommes qui n’ont pas le courage de satisfaire leurs désirs, et notamment les hommes tempérants. C’est la raison pour laquelle ces hommes sont qualifiés de lâches. Selon Calliclès l’idéal de l’homme est de toujours désirer : donner satisfaction à tous nos désirs sans restriction, c’est en cela que réside le bonheur. Car qui souhaiterait une vie dans laquelle on n’aurait aucune expérience agréable ?
La vie que prône Socrate, celle du tempérant, est une vie de malheur, c’est la vie d’une pierre ou d’un mort. Car selon Calliclès il n’y a aucune satisfaction dans le repos. Ainsi, l’homme tempérant qui ne se laisse pas aller à tous les plaisirs est comme une pierre, il ne ressent rien.
Par ailleurs, le désir est ici condition de possibilité de la vie, sans désir l’homme ne serait rien, la vie ne mériterait pas d’être vécu : car il ne peut y avoir de bonheur sans plaisir et sans désir.
Calliclès prône l’intensité de la jouissance contre l’engourdissement d’une vie faite de satisfactions tant paisibles que prévisibles.
b) Position de Socrate (opposition bonheur/plaisir)
Le bonheur consiste dans la tempérance (vertu caractéristique du sage, consistant à avoir une attitude correcte, mesurée,