Cours sur mai 1968
Introduction :
_ dix ans après l'effondrement de la quatrième République,
- six ans après la fin de la guerre d’Algérie, La France connaît une nouvelle crise, un crise grave qui parvient un moment à ébranler les fondements du pouvoir, au-delà une crise profonde qui touche aux valeurs même de la société.
Une crise qui surprend, par son instantanéité et son ampleur les contemporains. A l’inverse de crises précédentes, où un grand nombre de signes avant-coureurs étaient perceptibles (le 6 février 34, par exemple), la crise de mai 68 se développe dans un contexte où la stabilité du pouvoir est assurée, où les institutions paraissent acceptées, le prestige du général de Gaulle reste grand dans l'opinion. L'opposition, encore minoritaire, se prépare pour des échéances qu'elle sait encore éloignées : la prochaine n'est pas avant 1972 où prendront fin simultanément le mandat présidentiel et la législature de l'Assemblée. Par ailleurs après la liquidation des contentieux coloniaux, le rayonnement de la France dans le monde est restauré, le franc est une des plus solides monnaies du monde, les chiffres de la consommation témoignent d’un niveaux de vie sans cesse amélioré, l’inflation est contenue, le chômage insignifiant (1,5% de la pop active).
Titre d’un éditorial [1] du Monde , P. VIANSSON-PONTÉ, Le Monde, 15 mars 1968 : “la France s’ennuie”
Enfin, chose inédite, les acteurs principaux de cette crise, du moins au départ, avant qu’elle ne s’étende à l’ensemble de la société, sont les jeunes, ce qui lui donne un caractère impétueux, imprévisible, mais également original [2], qui donne un tour original à la révolte : ce ne sont pas les lieux du pouvoir traditionnel, l’Élysée, le Palais Bourbon qui sont visés par la contestation : ce sont d’autres types de lieux qui sont investis par la jeunesse : la Sorbonne, la Maison de la Radio, le théâtre de l'Odéon. De manière plus anecdotique mais emblématique : le festival de Cannes, avec la nouvelle