Cours d'économie des transport
La science économique ne s’est constituée en tant que corpus de connaissances que depuis un à deux siècles. Certes Catherine Larrère situe « l‘invention de l‘économie au 18ème siècle » (avec les physiocrates). Mais la création de la première chaire d’économie politique n’a lieu qu’en 1819 à la faculté de droit de Paris. De même d’estimations intermittentes du revenu national, dès le 17ème siècle, on ne passe à un système de comptes nationaux qu’entre 1930 et 1945 (mémorandum de Stone). Enfin la théorie de la firme (Alchian) ne date que de 1950.
La pensée économique, étymologiquement « la science de la maison », remonte cependant à l’antiquité grecque. La Bible évoquait même la notion de cycle à travers « les sept vaches grasses et les sept vaches maigres », bien avant que Schumpeter leur donne une explication en termes de progrès technique.
Aujourd’hui une définition relativement consensuelle de l’économie serait la suivante : « science qui vise à maximiser les bénéfices collectifs résultant de l’usage des ressources rares ». Cette définition inclut dans les ressources rares des ressources non marchandes comme l’air, un phare, de l’espace public : cette précision sera fondamentale pour nombre de développements récents de l’économie des transports.
1.1 Points de vue et courants de pensée.
L’histoire des courants de la pensée économique est complexe car ces derniers foisonnent et s’interpénètrent en permanence. Ainsi si Keynes est un contemporain, des esquisses de sa pensée existent chez les mercantilistes du 16ème siècle. En simplifiant à l’extrême, les différents courants de la pensée économique diffèrent par leur point de vue[1].
- John Maynard Keynes adopte le point de vue d’un ministre des finances désireux de trouver des méthodes pour réguler l’économie. Ses analyses nous sont familières et ont inspiré la comptabilité nationale.
- En réaction contre les théories mercantiliste et physiocrate (qui soutient