Courte analyse de l'insoutenable légèreté de l'être
Sabina forme encore un autre genre de couple avec Franz, (personnage plus secondaire et moins intéressant), son autre amant (homme marié qui l’aime en revanche d’un pur amour romantique et ira jusqu’à quitter sa femme et sa fille pour elle).
Tereza et Franz sont des personnages plus faibles et soumis face aux conquérants représentés Tomas et Sabina. A travers ces différentes combinaisons amoureuses, Kundera livre une analyse subtile du libertinage et du romantisme (Tomas est défini comme étant un Don Juan et un Tristan), des affres de l’âme et du corps (ces deux derniers termes ayant donné leur nom à deux grandes parties du roman). Il y développe quelques théories devenues célèbres comme : « L’amour ne se manifeste pas par le désir de faire l’amour (ce désir s’applique à une innombrable multitude de femmes) mais par le désir du sommeil partagé (ce désir là ne concerne qu’une seule femme). », ou encore celle sur « la mémoire poétique » d’un homme.
« Elle cherche une issue pour sortir du labyrinthe. Elle sait qu’elle lui pèse : elle prend les choses trop au sérieux, elle tourne tout au tragique, elle ne parvient pas à comprendre la légèreté et la joyeuse futilité de l’amour physique. Elle voudrait apprendre la légèreté ! »
Il explique aussi la quête sans fin des femmes par les hommes : « la poursuite de l’inimaginable» et établit une analogie passionnante avec le métier de chirurgien de Tomas (notamment le passage sur le scalpel imaginaire pour « s’emparer de quelque chose qui était profondément enfoui à l’intérieur d’elles-mêmes »). L’expérience adultère de Tereza permettra encore d’affiner son discours sur l’amour purement physique et romantique.
Il ne fait jamais l’apologie du libertinage, il montre seulement ses visages, l’explique et ses conséquences