Courtiers
Sous la direction de T. Birschenk, J-P. Chauveau et J-P. Olivier de Sardan Édition Karthala et APAD, Paris et Mayence, 2000
Introduction
Les courtiers sont présents dans toute société. En Afrique plus particulièrement, les activités de courtage sont très répandues. Les courtiers sont des groupes d’intermédiaires, censés assurer la liaison entre les autorités coloniales et les sociétés locales. Mais ceux-ci ont bien souvent détourné à leur intérêt ces processus d’intermédiations. Les « courtiers locaux en développement » sont des acteurs sociaux implantés dans une arène locale, « ils sont censés représenter la population locale, ou en exprimer les « besoins » vis-àvis des structures d’appui et de financement extérieures. » La « production » des courtiers locaux en développement dans le contexte contemporain en Afrique 1. Une mise en perspective historique Les Etats d’Afrique sont de constitution fragile entre autres du fait que leur existence dépend plus de la coopération internationale et des institutions financières que de leurs capacités fiscales propres. Mais l’Etat centrale n’a malgré tout pas réussi à s’imposer par la redistribution de l’aide au développement. En reprenant Bierschenk et Olivier de Sardan les arènes politiques locales se caractérisent plutôt par cet ensemble de traits : pouvoir villageois fragmenté par des institutions politiques d’époque différentes, encrées sur des légitimités, des règles et des acteurs différents entraînant ainsi un jeu de compétition et coalition assurant une certaine autonomie des arènes politiques locales vis-à-vis de l’histoire politique nationale l’ « empilement » des diverses institutions politiques locales permet une certaines flexibilité de celles-ci et une laisse une marge importante de négociation aux différents acteurs concernés pour fixer les compétences et règles du jeu ainsi la régulation politique locale reste inefficace et à côté des