Écrire pour la jeunesse [Format Kindle]
Faly Stachak

Aucune naïveté donc, mais le respect du jeune lecteur, et une éthique. Écrire pour la jeunesse, c’est offrir aux jeunes l’espoir, lui apporter la force et la confiance dans une vie qui démarre, à toujours réinventer. Un discours tenu par la très grande majorité des auteurs.

Face à un public choyé, exigeant, critique, ouvert naturellement à des genres et des styles inédits, il faut sans cesse le rassasier. Mais pas n’importe comment ! À l’image du monde contemporain, le rythme est primordial.

« Le monde, c’est le même pour tous, dit François Sautereau. L’écriture pour la jeunesse, c’est le monde observé, commenté avec quelques centimètres de moins. Une caméra un peu plus basse1. » Marie-Aude Murail

Aujourd’hui, en littérature jeunesse, on peut écrire et lire à peu près tout, sans tabou : premières relations sexuelles, homosexualité, inceste, suicide, drogue… En cela, les auteurs anglo-saxons et nordiques ont ouvert le chemin. Même si l’on ne dit pas tout à fait tout. Il existe en effet une autocensure, consciente ou inconsciente chez les auteurs, parfaitement assumée : « Je n’ose pas être aussi pessimiste dans mes livres pour la jeunesse que dans mes autres livres, reconnaît Michel Naudy.

« Les enfants attendent une parole sur la vie, sur la mort, une parole qui sauvegarde l’espoir et la dignité », écrit Marie-Aude Murail.

« En cinquante ans, depuis qu’elle existe vraiment, la littérature jeunesse a bien changé. Exit les textes à la bonne morale d’antan, aux phrases censurées, aux descriptions trop longues, au verbe alambiqué, au rythme lent, à l’intrigue sans rebondissements. Les textes se centrent sur l’essentiel, sans pour autant oublier l’objectif littéraire. »

Et n’imaginez pas qu’écrire pour la jeunesse vous absolve de la recherche stylistique qui se double en plus du souci éthique.

« En cinquante ans, depuis qu’elle existe vraiment, la littérature jeunesse a bien changé. Exit les textes à la