Crise 1709
Tout au long du siècle, une importante activité manufacturière, contrôlée par les négociants urbains, se développe dans les campagnes (industrie textile).
Le froid terrible et "inouï" (ligne 5) (jusqu'à moins 20 degrés Celsius) qui sévît sur la France, depuis la nuit du 6 janvier jusqu'à la mi-mars, gèle la plus grande partie des grains (blés semés) et des arbres fruitiers (oliviers, noyers...). Il en résulte une hausse des prix brutale et catastrophique (montants multipliés par 5) et une dramatique crise frumentaire suivie d'épidémies foudroyantes. La France n’a pas besoin de cette catastrophe : depuis 1702, elle se débat dans le conflit de la Succession d’Espagne, qui tourne vite à son désavantage. Au printemps 1708, Louis XIV est acculé à la défense de sa frontière du Nord, et la route de Paris est ouverte aux coalisés en juillet. Heureusement, le froid de janvier 1709 retarde leurs armées et offre quelque répit au vieux roi, qui reconstitue ses forces.
Le document présenté regroupe 4 textes qui paraissent être des témoignages écrits, sous forme de notes paroissiales, par des curés séculiers dans une période de guerre opposant la France et l'Espagne. Ces années sont caractérisées par des crises économiques et démographiques, conséquences des guerres menées par Louis XIV, comparables aux crises des "années de misère" en 1693-1694, mais aussi de saisons très rugueuses. C'est le cas des hivers 1708 et 1709, dont les aléas météorologiques (grand froid et longues périodes de pluies) entrainent des mauvaises récoltes, une crise frumentaire et par conséquent une grande famine sur tout le territoire français. Les premiers témoins de cette crise de subsistance, les curés, évoquent également une crise démographique dans leur témoignage sincère en voulant informer un successeur ou un lecteur quelconque. Quelles sont donc les visions exprimées par les ecclésiastiques au début du 18e siècle ?
Nous verrons dans un premier temps les manifestations de