Crise bancaire en irlande
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Passé presque inaperçu en France, le nouveau plan de rigueur présenté le 7 avril par le gouvernement irlandais nous en dit pourtant plus long sur la crise et ses conséquences que le G20. De quoi s’agit-il ? Comme d’autres petits pays qui avaient beaucoup misé sur les secteurs immobiliers et financiers, l’Irlande se retrouve aujourd’hui dans une situation catastrophique. L’éclatement de la bulle sur le prix des logements et des actions a conduit à un effondrement de l’activité économique dans la construction et dans la finance, puis dans l’ensemble de l’économie irlandaise. Le produit intérieur brut (PIB) a baissé de 3 % en 2008, et les dernières prévisions gouvernementales parient sur une chute de 8 % en 2009, 3 % en 2010, avant un début de redressement en 2011. Les recettes fiscales se sont effondrées, les dépenses visant à sauver les banques de la faillite et à venir en aide aux chômeurs (le taux de chômage atteindra 15 % d’ici la fin de l’année) ont progressé, et le pays se retrouve avec un déficit abyssal de 13 points de PIB prévu pour 2009 - soit l’équivalent de la totalité des salaires et des retraites de la fonction publique.
Le gouvernement irlandais enchaîne les plans de rigueur. En février, les salaires de fonctionnaires avaient déjà été amputés de 7,5 % pour financer les retraites. Cette mesure extrêmement brutale est justifiée en évoquant à la fois la situation budgétaire désespérée et la déflation à venir (le gouvernement prévoit une baisse des prix de 4 % en 2009, mais les salariés n’en ont pas encore vu la couleur). Et mardi dernier le ministre des Finances, Brian Lenihan, a annoncé de nouvelles mesures draconiennes visant à réduire le déficit 2009 de 13 à 11 points de PIB, avec notamment une hausse générale des impôts sur les revenus. La ponction moyenne sera d’environ 4 % de l’ensemble des revenus, et ira de 2 % au niveau du salaire minimum (300 euros de ponction pour un revenu annuel de 15 000 euros) à 9 % pour les revenus les plus élevés, avec