RESUMEN

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Quand la grève se durcit : le conflit des Contis
Vendredi 24 septembre 2010
2009 dans une usine de Moselle : quatre mois de lutte pour une indemnité de 50 000 euros par salarié licencié. Un conflit « radical » pour un gain minimal, la grève crève autant qu’elle sauve ce qui peut encore l’être.
En mars 2009, l’équipementier allemand Continental annonce la fermeture de deux sites de production de pneus en Europe : à Hanovre, en Allemagne, et à Clairoix, en France. Dans cette dernière usine, 1120 suppressions de postes sont prévues.
La colère est au rendez-vous, et pour cause. Depuis 2007, le groupe allemand n’avait pas hésité à menacer lourdement le site de Clairoix de fermeture si les salariés n’y acceptaient pas de larges concessions pour garder leur emploi. Un accord douteux avait ainsi servi à instaurer les 40 heures alors même que les salariés s’y étaient opposés à 51%. Travailler plus, pour gagner moins, en vue du seul Saint Graal de garder un boulot et pouvoir payer ses dettes.
Quand la décision de fermeture tombe, Continental affirme ne pouvoir faire autrement face à une chute des ventes de près de 30% en janvier et février 2009. Deux mois de crise : une usine entière balancée comme un… pneu. Clairoix est jugé le plus coûteux des sites de production du groupe. Les salariés dénoncent la trahison des promesses de 2007, ils entament la grève du zèle, le « pavillon d’accueil » de l’usine est détruit, une demande d’annulation de la procédure de fermeture est déposée au tribunal de Sarreguemines qui déboute les salariés en avril.
Cette décision de justice conduit à l’épisode le plus violent, et le plus médiatique, du conflit des « Contis » : la mise à sac de la sous-préfecture de Compiègne. L’usine est fermée quelques temps, les « contis-vandales » obtiennent l’ouverture de négociations, et pour certains une peine de prison avec sursis. En juillet, un accord est signé de justesse. De quoi alimenter le