Crise economique
Face � la crise financi�re et � la r�cession, l'Etat fait son grand retour dans l'�conomie. Et y compris dans les pays les plus lib�raux, Etats-Unis ou Royaume-Uni. La prise de contr�le du constructeur automobile General Motors vient apr�s celle de plusieurs banques; des plans de relance massifs, creusant les d�ficits budg�taires, sont engag�s. Depuis le sommet du G20 de Londres, le 2 avril, les Etats tentent de r�guler les zones d'ombre de la finance, des paradis fiscaux aux fonds sp�culatifs.
Les th�ses keyn�siennes reviennent en gr�ce, pendant que les id�es lib�rales, qui avaient triomph� depuis Margaret Thatcher et Ronald Reagan, sont remises en cause. Interrog� devant une commission du Congr�s des Etats-Unis en octobre 2008, l'ex-pr�sident de la R�serve f�d�rale am�ricaine (Fed) Alan Greenspan a fait son mea culpa, admettant avoir "fait une erreur en croyant que le sens de leur propre int�r�t, notamment (celui) des banquiers, �tait la meilleure protection".
Comment les penseurs lib�raux vivent-ils cette remise en question ? Certains disent s'opposer en r�alit� � la toute-puissance du march�, comme Nicolas Baverez, avocat, historien, �conomiste (chroniqueur au "Monde Economie"), et partisan d'un "lib�ralisme politique � la fran�aise" reposant sur l'id�e que "tout pouvoir, politique ou �conomique, a vocation � �tre limit� et contr�l�". Il plaide pour une "r�gulation intelligente" et la recherche d'"une forme de mondialisation politique pour �quilibrer la mondialisation �conomique et financi�re". Parce qu'il englobe aujourd'hui des puissances imp�riales comme la Chine ou la Russie, "le capitalisme est devenu universel, mais non pas les valeurs de la d�mocratie", dit-il.
Mais d'autres penseurs d�noncent un faux proc�s fait � leur conception du lib�ralisme.
"C'est extraordinaire que l'on puisse dire que la crise actuelle marque la faillite du lib�ralisme, alors que sa cause majeure est la politique d'argent facile