Crise et délocalisation
Les délocalisations sont souvent un sujet houleux et fortement médiatisé qui est perçu très négativement par la population car porteur d'une menace sur l'emploi et synonyme de chômage. Dans le contexte actuel de crise, les délocalisations sont d'autant plus un facteur d'inquiétudes que l'économie et l'emploi se retrouvent déjà fragilisés. Toutefois, si les pays en développement (PED), pays dotés d'une main d'oeuvre nombreuse et à bas salaire, sont souvent pointés du doigt lors de fermetures de sites et accusés de dumping social, l'impact et la menace réelle des délocalisations demeurent cependant à relativiser. Mais d'abord, qu'est-ce que la délocalisation? Au sens strict, une délocalisation correspond à la fermeture d'une ou plusieurs unités de production sur le territoire national suivie de leur implantation dans un autre pays où les conditions de production sont jugées plus favorables.
Ainsi, dans le contexte de crise économique, les délocalisations deviennent-elles une menace accrue pour l'emploi? Quel est l'impact réel des délocalisations sur l'emploi? La crise est-elle un facteur d'accélération ou de ralentissement du processus de délocalisation dans les pays du nord?
Tout d'abord, les délocalisations sont souvent perçues comme des conséquences négatives de la mondialisation, accusée d'être responsable en particulier de la désindustrialisation de nos économies et de la destruction des emplois correspondants. Il est vrai que les délocalisations s'accompagnent de licenciements massifs et de fermetures d'usines qui sont d'autant plus visibles qu'ils sont fortement relayés par les médias et qu'ils se situent dans des secteurs sinistrés et déjà en crise (comme le textile). Ainsi, certaines régions de France, comme le Nord-Pas-De-Calais ou la Lorraine, souffrent déjà d'un taux de chômage supérieur à la moyenne nationale, aggravé aujourd'hui par la crise économique. D'après l'INSEE, en février 2009, le taux