CRITIQUE CINEMATOGRAPHIQUE :
WADJA(2013)

Ni plus ni moins qu'une leçon de vie sans prétention. Une ambiance sonore et des décors qui font voyager. Et évidemment passionnant car un premier regard interne sur l'Arabie-Saoudite au contexte social inquiétant. Bref, un tableau sans tâche qui pique au cœur et qui nous fait sentir tout petit.

La réalisatrice a choisit de filmer le quotidien de cette enfant par de nombreux aspects documentaires (décors réels, scènes du quotidien, personnages véridiques). Ce sont sûrement ces partis pris qui rendront le récit creux au départ, auquel il faudra s'habituer.

La force est de l'avoir fait passer à travers le prisme d'une jeune fille émancipée dont les baskets très présents dans le film symbolisent une société en mutation. Mais l'ensemble reste un peu lisse à mon goût.
Wadjda n'est pas juste une gamine qui veut une bicyclette. Elle représente la liberté que toutes les femmes veulent, avec cette innocence caractérisant si bien l'enfance. Elle se servira de la religion à ses propres fins en renvoyant l'islam à ses propres paradoxes. Elle et son copain symbolisent la nouvelle génération, et l'on voit en eux un nouvel espoir, libéré du poids des traditions et de la religion. Wadjda est un film purement féministe, qui dénonce les inégalités de son pays. L'image du professeur notamment, évoque sûrement l'hypocrisie générale qui s'est installée dans ce pays, où le proverbe « fais ce que je dis, pas ce que je fais » n'a jamais pris aussi bien son sens. Avec de très bonnes actrices (autant la fille que la mère) et certaines scènes poignantes, Wadjda fait partie de ces œuvres rares qui montrent le chemin et ouvrent les esprits. C'est une œuvre nécessaire. Une œuvre historique plus qu'esthétique.

Par contre, "l'intrigue" tient sur un timbre-poste, et la mise en scène reste très basique. De plus le film est lent et ennuyeux.D'ailleurs c’est plus un documentaire qu'un film, ou l'on découvre la condition des femme dans