Critique de la raison pratique - kant
Critique de la raison pratique [Kant], ouvrage de Kant, paru en 1788.
Après la Critique de la raison pure qui a mesuré les pouvoirs et circonscrit le domaine propre à l’exercice de la raison théorique, la seconde Critique présente la philosophie pratique de Kant, et s’attache à démontrer que si l’usage théorique de la raison est limité par les objets de l’expérience, son usage pratique lui ouvre en revanche un champ d’application illimité : celui de l’action morale comme pratique inconditionnée.
2. VOULOIR ET DEVOIR
Emmanuel Kant La vocation de la raison, bien comprise dans les limites et les structures de sa possibilité, est pratique, car elle est seule apte à déterminer la volonté. En tant qu’elle le peut, l’exercice légitime de la raison pure, par opposition à la raison empiriquement ou scientifiquement déterminée, est un pur devoir ; cette pureté tient à la volonté comme pouvoir législatif — autodéterminé et autodéterminant — de la raison qui, comme telle, situe d’emblée ladite volonté au-delà des limites de la sensibilité et en deçà de la raison spéculative. Le bonheur, le bien et autres désirs de perfection, ne sauraient en aucun cas épuiser les ressources de la « bonne volonté », qui est la volonté a priori bonne. Ainsi, de même que les mathématiques mettent en équation un problème en vue de le résoudre, la critique de la raison pratique consiste à poser les purs principes rationnels de la moralité, afin d’en asseoir l’universalité et la nécessité.
Si la Critique de la raison pure a consisté à retourner la raison contre elle-même, afin de dégager les règles intrinsèques qui assujettissent toute connaissance objective à l’expérience, inversement, la seconde Critique fait de la dévaluation spéculative du savoir, une réévaluation pratique et non moins intrinsèque : de l’examen des pouvoirs de la faculté de connaître, on passe désormais à celui de ses devoirs, par nature conformes au principe objectif de l’agir