Critique de la raison pure
Les corrections apportées à la seconde édition de la "Critique de la raison pure" concernent seulement la formulation de certaines difficultés. Rien n'a été changé aux propositions avancées et à leur démonstration, car la " Critique de la Raison Pure" forme un système dans lequel tout se tient (chaque partie existe en vue du tout et le tout en vue de chaque partie), et tout changement produirait inévitablement des contradictions. Soucieux de poursuivre son oeuvre, qui doit notamment conduire à une métaphysique de la nature et une métaphysique des moeurs, l'auteur met ainsi un terme à son travail sur la première de ses trois Critiques. COMMENT TROUVER LA VOIE SÛRE DE LA SCIENCE ?
§ 1. À quoi reconnaît-on que des connaissances rationnelles (mettant en oeuvre des principes inhérents à la raison, qui ne sont donc pas tirés de l'expérience) forment une véritable science ? L'auteur répond dans un premier temps de manière négative: les hésitations, les désaccords sont la preuve qu'il s'agit encore de tâtonnements et non de « la voie sûre de la science ». La réponse positive passe par l'examen de trois sciences effectives : la logique, la mathématique et la physique.
LA LOGIQUE
§ 2. La logique est apparemment un exemple positif de connaissance rationnelle. Connue depuis Aristote, elle n'a pas subi de changements notables et paraît quasiment achevée lorsqu'on la considère dans sa limitation, c'est-à-dire en tant que science des règles de toute pensée qui vise à établir le vrai( indépendamment du contenu particulier de cette pensée).
§ 3, Mais cette limitation spécifique, en vertu de laquelle la logique est une science formelle et n'a pas d'objet hors d'elle, la raison n'y ayant affaire qu'à elle-même, la met à part des autres sciences, qui visent la connaissance d'objets. En ce sens, le cas de la logique n'est pas exemplaire. La logique est certes rationnelle, mais elle n'est pas une science à proprement parler, elle est le