Critique de Théâtre Les Bonnes

794 mots 4 pages
Les Bonnes
Jean GENET
Mise en scène de Jacques Vincey (2011)

Les lumières s'allument sur une scène enfumée, aux couleurs sombres où se trouve une grande structure métallique. Arrive alors un homme, nu, au cheveux long, qui énumère les « règles » que doivent suivre les comédiennes pour jouer Les Bonnes (Texte présent au début de l’œuvre de Genet), les conseils sont précis, presque trop strictes pour être prononcé par un un tel individu, peut-être pour interpeler d'avantage le spectateur... On le verra de nouveau au milieu de la pièce, silencieux, en costume, observant l'action.

Pour écrire sa pièce, Genet s'est inspiré d'un affaire vieille de dix ans, deux bonnes avaient tué leur maîtresse sans raison apparente. Ici, les deux bonnes sont deux sœurs, Claire et Solange, à l'attitude quelque peu hystérique et frustrée à la fois. On apprendra que les deux femmes nourrissent une haine sans borne pour « Madame » tout en réalisant qu'elles ne seraient rien sans elle. Sur scène, elles ont l'air de jumelles, toutes deux vêtues de noir, les cheveux au carré et le teint blanc, l'une est pourtant plus âgée que l'autre. On découvre leur petit rituel, ce jeu quotidien qui consiste à enfilez les robes de Madame pour se sentir, quelques instant, dans sa peau. Sous leur dégout se cache un désir et une profonde envie d'être à la place de Madame. On croirait presque deux petites filles qui s'amusent à fouiller dans le placard de leur maman pour lui ressembler, ce qui peut attendrir le spectateur jusqu'à ce que les dialogues et le scénario des deux femmes prenne une tournure plus macabre, plus noire. Elles rejouent le meurtre de Madame et, à chaque fois, prenne peur et abandonne avant la fin. Bien qu'au début de la pièce on ne sache pas vraiment qui est Claire et qui est Solange, leur rapport reste amère et plein de rancœur. Quand l'une se pare des habit de Madame, elle en profite pour rabaisser l'autre et lui dire tout ce qu'elle a sur le cœur. C'est comme si le

en relation