La pièce Les chaises d’Eugène Ionesco présenté à la Bordée durant le dernier mois a amenée ses spectateurs à se pencher sur certains enjeux existentiels de l’humanité tels que la vieillesse et le sens même de la vie. C’est à l’aide d’un texte complètement absurde que Réjean Vallée et Nancy Bernier viennent remettre en question les bases mêmes de notre société. En plus de l’excellent jeu des acteurs que nous font presque croire que ce qu’ils disent est cohérent, la mise en scène de Bertrand Alain met de l’avant la réflexion avant-gardiste d’Ionesco à l’aide de l’omniprésence des chaises sur la scène. En effet, le décor tournant sur lui –même et les chaises se faisant déplacer constamment donne un dynamisme au texte en plus d’illustrer le changement de pièce et le temps qui passe. Le temps passe, mais rien de change ; voilà exactement ce que l’auteur voulait mettre de l’avant. Par ailleurs, un point plus faible du spectacle serait clairement l’intégration abusif du multimédia à la fin de la pièce. L’écran géant projetant l’image de l’orateur empêche les spectateurs de se concentrer sur ce que les acteurs disent et fon sur scène. Le message du vieux par rapport a l’absurdité du genre humain est un peu moins saisi.
La pièce nous a quand même permit de poser un regard critique sur notre société individualiste, capitaliste, paradis de la surconsommation. Il était grand temps que l’on remette en question le sens que prend notre société, l’absurde permettant de faire passé ce message plus