Critique du film slam
Un film plutôt réaliste
Le film se déroule dans une banlieue nommée Dodge City à Washington. Le slam, c'est cette prose urbaine mêlant poésie et hip hop. Ray Joshua, interprété par l'immense slammeur Saul Williams, est un de ces poètes modernes, vivotant de deals et des pourboires distribués par son chef de gang en échange des poèmes qu'il compose pour sa copine. La vie de Ray bascule quand il est incarcéré à la suite d'une fusillade. Plongé dans un univers carcéral bien plus dangereux que son ghetto, son don pour la poésie devient alors, bien plus qu'un talent, une arme et une protection contre le monde qui l'entoure. Sa passion c'est le slam, ces rimes poétiques improvisées et scandées nées dans les communautés noires américaines. Et c'est ce talent qui le sauve au moment d'être passé à tabac dans la cour de la prison. Lauren Bell, une jeune femme qui donne des cours d'écriture aux détenus, assiste à l'incident et à la prestation de Ray et le convie à participer à son atelier. Une histoire d'amour commence.
Le film et son message sont beaux, les acteurs (et notamment Saul Williams), parfaits et les moments de poésie (que ca soit un Freestyle entre deux cellules ou une déclamation dans la cour du pénitencier) et certaines images font vraiment l'effet d'un choc. Un film magnifique tant par la photographie que par la force de plusieurs scènes (le speech du gardien de prison a l'arrivée de Saul, la marche sur la ligne de démarcation dans la prison, la tchatche avec Psychonut bay d'une cellule à l'autre, les slam sessions et tout le discours sur l'esclavage). Un film unique, à voir absolument!
Le réalisateur Marc Levin nous propose un état des lieux effroyable d'une Amérique toujours aussi efficace dans la discrimination des populations afro américaine. Une vraie leçon de courage et d'intelligence que ce slam où notre personnage principal réussira l'exploit de sortir de la spirale de la violence par la seule force