Critique : Germinal
Émile Zola écrivit « Germinal » comme un reportage qui décrivait la vraie vie des corons. Il évoque des peintures pleines de noirceur, de bestialité qui font de ce livre un chef-d’œuvre de réalisme du 19eme siècle.
L’ouvrage pourrait paraître grossier, obscène, invraisemblable. Mais sa réelle beauté réside justement dans cette manière crue de rapporter les fanfaronnades de cochonneries qui se tramaient dans cette fourmilière de mineurs plongés dans l’obscurité. Émile Zola avait cette capacité de superbement augmenter et idéaliser les choses.
Zola travailla énormément les personnages afin de donner une complexité et une richesse à cette histoire sombre comme la houille. Il creusa et piocha dans des personnes ayant réellement vécue de sorte que le lecteur puisse s’identifier aux personnages par leurs émotions, idées politique et manières de vivre et penser. Au fil des pages, peu à peu, tel un ascenseur s’enfonçant toujours plus profondément dans cette mine encore remplie de nouveaux gisements de pensées, chaque personnage affine sa personnalité et tente de faire passer ses idées comme le meilleur filon à suivre.
Ainsi, cet écrit regroupe une telle masse d’humanité attendrissante et bestiale et de misère désolante au milieu d’un décor admirable. Pauvreté et souffrance sont aussi au mot d’ordre dans ce livre, à tel point qu’elles vous glacent le sang tout comme l’obscurité qui trempe ces mineurs jusqu’aux os. Cela pourrait bien éveiller en vous une certaine compassion pour eux et qui sera partagée par certains marchands, nobles et artisans de la pioche. Une solidarité qui parfois vous réchauffera le cœur avant de vous replonger dans la noirceur de leur quotidien.
C’est donc un admirable bouquin qui représente la réalité des corons tel qu’elle l’était, à l’aide de tableaux poignants. Il saura surement vous rendre compte du confort dans lequel on vit actuellement et de la misère dans laquelle certains sont