Avant d'aller voir "La Bonne Ame du Se-Tchouan", j'étais très intrigué. Je me demandais comment les Baladins du miroirs, dont j’ai déjà vu une représentation auparavant, allaient réussir à donner à cette pièce le style asiatique qui doit s'en dégager. Je savais déjà qu'ils jouaient dans un chapiteau ambulant, et cela donne une ambiance très conviviale à leurs spectacles. Les comédiens quand à eux m'avaient laissés un bon souvenir lors de la dernière pièce que j'ai vue, je n'avais donc pas trop d'inquiétudes à ce sujet.
La pièce est jouée dans un chapiteau ambulant, appartenant à la troupe. C'est assez déroutant au début, mais on s'y fait vite et au final cela donne une ambiance bien particulière au spectacle, qui se déroule dans la convivialité la plus totale. On se retrouve dans l'idée du théâtre ambulant, malheureusement presque inexistante dans notre société actuelle. On se rend directement compte de l'avantage que cela représente: les acteurs connaissent leur scène par cœur, ils l'utilisent pour avoir un contact avec le public de manière très naturelle, sans détourner notre attention de l'histoire.
On reconnait la distanciation typique de Brecht à plusieurs reprises. Tout d'abords, les dialogues empêchent tout simplement le spectateur de s'identifier à un personnage. On entend les pensées des personnages à certains moments, et ils s’adressent au public à plusieurs reprises. Ensuite, certains des acteurs sont assis parmi les spectateurs ou passent entre ces derniers pour atteindre la scène, brisant encore une fois le 4ème mur.
Au final, même si la pièce était intéressante au niveau des moyens mis en œuvre et de l’ambiance particulière du chapiteau, je ne l’ai pas apprécié, et ce pour plusieurs raisons. Premièrement, le confort. Cela n’influence certes pas la qualité de jeu des acteurs, mais pour le spectateur, passer trois heures (dont une demi-heure d’entracte) assis de manière inconfortable sur un banc, dérange énormément, empêchant une concentration