Critique, la noce
Déceler l’irrationnel
La noce de Bertolt Brecht. Traduction : Magali Rigaill; mise en scène : Gregory Hlady; scénographie, costumes et lumières : Vladimir Kovalchuk; montage vidéo : Louis Bouchard. Avec Paul Ahmarani, Alex Bisping, Enrica Boucher, Stéphanie Cardi, Denis Gravereaux, Frédéric Lavallée, Isabelle Leclerc et Diane Ouimet. Production de la compagnie Le groupe de La Veillée, présentée au Théâtre Prospéro du 22 février au 19 mars 2011.
Bertolt Brecht naît en Allemagne dans la région d’Augsbourg le 10 février de l’année 1898. Il débute l’écriture de poèmes, de drames et de critiques de spectacle dès quatorze ans et publie six ans plus tard sa première pièce, Baal(1918). Si le sujet de ses œuvres inauguratrices était éclaté et anarchiste, c’est l’inverse qui se produit après les deux Guerres mondiales. Le théâtre devient pour lui un outil de transformation sociale. Il publie entre autres L’opéra de quat’sous(1928), où il met en œuvre la distanciation personnage/acteur et où ses propos sont davantage didactiques. Toutefois, il s’inspire de faits réels pour construire ses textes, peu importe l’œuvre et c’est ce qui choque. Dans, La noce(1919), Brecht s’attaque à l’institution du mariage. Huit personnages assistent au banquet d’une noce, sans retenue. Cette subtile maladresse mène à l’échec de leur soirée au départ sympathique et anodine. Le thème du mariage exprime l’hypocrisie et montre l’insouciance des mariés par rapport à la fidélité. Brecht ridiculise le mariage bourgeois par des allusions dans son texte. Il dénonce l’hypocrisie de la bourgeoisie qui règne en Allemagne dans les années 20 où une fois le couple formé, la liberté commence. La thématique de la rivalité montre l’égoïsme des individus. Dans La noce, les personnages ne se respectent pas, le seul élément commun qu’ils possèdent demeure d’être supérieur à autrui, ils recherchent constamment la domination. Il s’agit du miroir de la société d’après guerre : la bourgeoisie tente