Chantal Thomas
Le testament d'Olympe
Royal béguin

« Olympe, Olympe, Olympe ... » Qu'imaginez-vous ? Une déesse drapée de nobles tissus blancs ? Détrompez-vous car ce prénom est devenu à la mode à la Renaissance.
Justement, milieu du dix-huitième siècle, Apolline et Ursule sont deux sœurs habitant un triste quartier de Bordeaux, élevées par un père vouant un culte sans limites à la Providence qui le précipite lui et sa famille dans la misère et une mère fervente croyante. Ursule est la plus vieille de la fratrie bordelaise. Mais étouffant dans ce climat de privations, elle s'échappe de son cruel destin en misant sur l'audace et plongeant par la même occasion, sa sœur Apolline dans une profonde solitude … Se dessine alors la première partie du roman où Apolline suit sagement son chemin tout tracé au couvent et sa montée à Paris où elle retrouve sa sœur Ursule maintenant appelée Olympe ; mourante dans un sombre immeuble d'une ruelle parisienne. C'est à ce moment précis qu'Olympe lui remet dans un dernier souffle, son « testament ».

Nous entrons alors dans la deuxième partie du roman, sorte de second monologue : le récit d'Olympe. Elle y raconte en détail toutes les étapes qu'elle a pu traverser depuis ses rêves de liberté lorsqu'elle était enfant jusqu'à sa mort. Cette dernière, menée par une volonté de fer, a su se faire une place auprès du Duc de Richelieu qui joue un rôle essentiel dans son ascension sociale : il prend soin d'elle à Paris sans jamais la toucher malgré sa réputation de libertin. Et pour cause, Olympe est en réalité un cadeau « humain » au roi Louis XV qui fera d'elle une énième maîtresse royale. Statut dont se réjouit Olympe avant de déchanter, insatisfaite par si peu de pouvoir auprès du Souverain? Exclue de la cour, son destin est scellé lorsqu'on la marie de force avant de l'exiler dans le fin fond de la campagne française.

Deux hommes et deux femmes qui illustrent parfaitement la société des années Louis XV : le déclin de la