Critique "maitre puntila et son valet matti" de comédie de l'est
Comédie de Brecht, Maître Puntila et son valet Matti, mise en scène de Guy Pierre Couleau, directeur du Centre Dramatique National de Colmar.
Maître Puntila est un riche propriétaire terrien Finlandais, qui devient presque “humain” uniquement lorsqu'il a but, son addiction à l'alcool rythme toute la pièce. Ivre, il devient prodigue, affable, généreux et proche des travailleurs. Sobre, il est méprisant, calculateur. Pour son plus grand malheur il va engager un valet nommé Matti, qui va profiter de chaque moments d'ivresse de son maître. D'ailleurs pendant ces moments de décadences Puntila va demander en mariage quatre jeunes filles rencontrées un matin ivre mort, vêtu de collants multicolores comme dans la version de la pièce de 1970, et il également offert la main de sa fille, Eva, à son valet Matti, alors que cette dernière est déjà mariée avec un stupide attaché d'ambassade. Pendant sa sobriété, il chassera les jeunes filles, il sera orgueilleux, dur, calculateur. Le valet ne pouvant s'accommoder d'un tel régime, Matti quitte le service de Puntila : " Il est temps que tes valets te tournent le dos. Un bon maître, ils en auront un, dès que chacun sera le sien. ". Et comme nous ne sommes pas dans une comédie de Disney ou autre, il n'y a pas une happy end à proprement dit, car au final tout le monde reste à sa place initiale. La fille du maître n'épouse pas le valet, le maître reste un puissant, peu agréable durant ces épisodes de sobriété. . Brecht reprend un motif largement exploité au théâtre : celui de la relation maître/valet. Toutefois, il en complexifie la trame, puisque maître Puntila n’est pas « un » mais « deux » : prévenant lorsque l’alcool irrigue ses veines, il devient un maître odieux dès qu’il est à jeun. Quand au valet Matti, à l'encontre du valet traditionnel soucieux de ses seuls intérêts, souhaite avant tout rester lui-même, continuer sa vie en toute dignité en tâchant de