Critique théatrale
Armel Roussel met en scène différents personnages qui, selon moi, sont une caricature schématisée de la société, cette dernière servira à symboliser tant le côté morose qu’extravagant de note quotidien : on a l’écolo, le sportif, la scientifique, l’homosexuel, l’immigrée, le père dépassé par les questions de son fils, la « mère poule » et la solitaire en mal d’amour. Les acteurs ont un rôle bien défini qu’ils jouent à merveille.
L’adolescent pose des questions auxquelles il est parfois bien difficile de répondre. Il y a les petites questions, banales et quotidiennes. Comme « qu’est-ce qu’on mange ce soir » ? Et il y a les grandes questions existentielles auxquelles il faut apporter une réponse. Comme le fait de faire du sport, les questions sur de grands concepts,… Ce comportement de l’adolescent montre une incertitude face à son présent et surtout, face à son avenir. L’avenir semble, à ce stade de la pièce, à l’image du mur compact qui enserre la scène. Définir le décor serait très simple : trois murs blancs. Mais je ne m’arrêterai pas là : c’est, selon moi, une épaisseur pure qui fait hésiter entre une page vierge à remplir ou un poids trop lourd à porter et qu’on a envie de faire exploser. L’expression d’un manque par l’adolescent marque la fin de la première partie et est une introduction à l’agitation des sens.
Contrairement à la première partie qui se veut calme et interrogatrice, la deuxième partie est extrêmement mouvementée et révolutionnaire. Elle est marquée par des lancements d’avions en papier, un déchaînement endiablé des acteurs, un défilé de pancartes messagères. Elle ne répond cependant à aucune des questions de la première partie mais est l’explosion de tous les stéréotypes sensés représentés notre quotidien. Plusieurs scènes sont à retenir pour lesquelles peuvent être émises différentes hypothèses : Le plongeon hors de la scène vers le public doit être, pour moi, pris comme un retour