Croissance endogène
Bruno Amable (Université de Paris X et CEPREMAP) Novembre 2002
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Introduction
Il existe maintenant une littérature abondante sur la croissance endogène, des ouvrages entiers lui ont été consacrés1 , de nombreuses revues de littérature ont déjà été publiées2 et les principaux résultats des ’nouvelles théories de la croissance’ figurent maintenant aux programmes de deuxième cycle d’économie dans de nombreuses universités. Bref, la croissance endogène a perdu le charme de la nouveauté. Les principales questions que ce courant a adressé à la science économique méritent cependant un bref retour. La première d’entre elles est probablement celle des sources de la croissance. Alors que le modèle canonique de la croissance néo-classique, celui de Solow [1956], évacuait la question des sources de la croissance à long terme pour se concentrer sur le mécanisme d’accumulation du capital et la convergence vers l’état stationnaire, les nouvelles théories ont cherché à réintégrer une analyse explicite des déterminants de long terme de l’augmentation de la productivité. Cette démarche a conduit à élargir la gamme des facteurs de production traditionnellement pris en compte dans les formalisations, quitte à aller chercher l’inspiration auprès de certains auteurs dont les contributions étaient plus ou moins tombées dans l’oubli: effet d’apprentissage, capital humain, infrastructures publiques,... Elle a aussi conduit à s’interroger sur les conditions ”techniques” d’obtention d’une croissance véritablement endogène: les rendements constants sur les facteurs de production accumulables. Cette recherche a conduit à s’interroger sur les effets externes positifs liés à l’investissement dans tel ou tel facteur de production et sur le rôle de la connaissance dans la croissance de la productivité. Par extension, les modèles de croissance endogène ont été amené à prendre explicitement en compte l’innovation et par voie de conséquence la