"Crucifixus" de Bach
Agnès
Horace?
Horace
Ma douce Agnès, à la lecture de votre lettre
Je fus tant ému par vos expressions si belles
Et ce charmant trait en vous qu'est le naturel
Je ne put empêcher ma tristesse de paraître
N'ayant plus d'autres choix qu'à vos pieds me jeter
Quand de milles soucis mon esprit s'embarrasse
J'ai peine, je l'avoue, à demeurer en place
Et mon coeur chagrin, par votre lettre mal traité
Se trouve à votre vue soudainement consolé
Et cet obstacle entre nous qu'est votre maître
Refusant à notre amour, au grand jour d'être
Fait de moi un criminel pour vous protéger
Agnès
Taisez-vous donc grand sot! Si l'on venait à vous entendre, renvoyez vous seriez (avec un ton faussement savant). Montez donc!
Arnolphe pour lui même
Malheureux! Je m'en vais leur faire un tour dont ils ne se remettrons point.
Arnolphe sort de se sa cachette sans se faire voir des deux amants et accourt, faussement agité
Mon pauvre ami Horace, je viens de croiser par hasard le maître tyrannique de votre Agnès. Il arrive pour s'assurer que sa « cire » ne soit point importunée. Cachez vous donc dans ce buisson, qu'un malheur il ne vous arrive.
Agnès tétanisée,ne trouve mot à dire. Une fois Horace caché et ne pouvant observer la scène, Arnolphe se pinçant le nez :
Petite peste, que faites vous là? De quels droits désobéissez-vous à votre maître chérie que je suis?
Arnolphe reprenant sa voix naturelle poursuit sous le regard ébahi d'Agnès
Je vous l'avoue seigneur, de votre Agnès je suis épris. Et je venais sous son balcon, comme tous les soirs, lui déclarer ma flamme.
Je suis tant ému par ses expressions si belles
Et ce charmant trait en elle qu'est le naturel...
Horace
J'enrage, ce sont mes