Créolisation inda-océane
Amarres, Créolisations india-océanes, Fançoise VERGÈS, Carpanin MARIMOUTOU
Dans cet essai, Françoise Vergès et Carpanin Marimoutou s'attaquent à la question de la créolité. Cette étude met en lumière la créolisation spécifique à la zone de l'océan indien et plus précisément à l'île de la Réunion. Cet ouvrage est un texte de « proposition à débat » (p.10) qui soutient un projet de la Région Réunion : la création d'une Maison des Civilisations et de l'Unité Réunionnaise (MCUR). Nous pouvons d'ailleurs préciser que le dossier de candidature du maloya au patrimoine mondial de l'UNESCO à été porté par la MCUR.
Cette étude se place dans le domaine des études post-coloniales, d'ailleurs les appuis théoriques des auteurs sont fixés dès les premières pages « nous nous appuierons sur les théoriciens du postcolonialisme, parmi eux : Aimée Césaire, Frantz Fanon, C.L.R James, Stuart Hall, Edward Saïd, Paul Gilroy [...] » (p.9). C. Marimoutou, poète et critique littéraire réunionnais, est l'auteur de plusieurs ouvrages sur la littérature réunionnaise et sur les textes du maloya, tandis que F. Vergès a notamment écrit sur la mémoire de l'esclavage et l'application des théories post-coloniales à la Réunion. « La créolisation n'est pas un agrégat, une somme de différences. Elle se sait inachevée, soumise aux mutations, à la perte. Elle est emprunt, mimétique et créatrice. Elle ne craint pas de s'enraciner, car pour elle la racine n'est pas nécessairement mortifère. », c'est ce qu'annonce la 4e de couverture et c'est ce que les auteurs tentent d'éclaircir dans cet essai. On pourrait d'ailleurs comparer leur démarche à celle de Jean Barnabé, Patrick Chamoiseau et Raphaël Confiant dans L'Éloge de la Créolité ou encore aux écrits de Édouard Glissant sur la créolisation. Mais on peut noter des différences avec ces démarches. C'est par une relecture des problématiques réunionnaises actuelles et une redéfinition de la créolisation que les auteurs