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Cligès (vers 1176). Ce roman est marqué par le mythe de Tristan et Iseut, comme en témoignent le cheveu d'or, tissé dans la chemise offerte à Alexandre, le père de Cligès, et la présence du philtre que Fénice, aimée par Cligès, utilise pour endormir l'époux qu'on lui a imposé et ne pas se donner à lui. Un autre breuvage magique donne à Fénice les apparences d'une morte. Ensevelie vivante, elle peut rejoindre Cligès dans une cachette où ils connaîtront un temps de bonheur pur. Mais, surpris, ils se réfugient à la cour d'Arthur et doivent attendre la mort du mari pour échapper aux contraintes du mythe, dont Chrétien cherche à conjurer le malheur.
Lancelot ou le chevalier de la charrette (vers 1177-1181, sans doute en même temps que le Chevalier au lion). Inachevé mais mené à sa fin par un continuateur, c'est le premier texte qui met en scène Lancelot du Lac et fait de lui l'amant, soumis aux caprices de sa dame, la reine Guenièvre qui fait montre de froideur après qu'il a hésité un instant à monter sur la charrette d'infamie. Par sa prouesse, le héros la délivre de la captivité dans laquelle l'avait emmenée un chevalier de l'Autre Monde, Méléagant de Gorre. Le roman s'interrompt après la seule nuit d'amour qui réunit les deux amants. Pour les romanciers ultérieurs, dont l'auteur du Lancelot en prose, ce texte énigmatique fixe la figure du parfait amant courtois et sa dimension messianique.
Yvain ou le chevalier au lion (vers 1177). Dans un parfait équilibre de la narration, l'amour est traité à partir du thème de la fée à la fontaine, ici présentée comme une