Culture gothique
UNE VÉRITABLE ATTIRANCE
OU UNE SIMPLE MODE
Au siècle de l'ordinateur, il reste étonnant de voir combien la fascination du fantastique et de la mort prend de l'ampleur. Il faut avouer que le morbide est devenu accessible. Envahissant nos écrans de cinéma, les vampires et autres frankensteins font aujourd'hui partie de notre quotidien. Il n'y a qu'à voir le succès du film La Famille Addams pour s'en convaincre. Réaction au pessimisme ambiant, diminution de la foi et plus grande tolérance à la marginalité, le morbide possède ses disciples.
"C'est une culture de marge au sens large pour laquelle les jeunes ont un véritable engouement", dit Benjamin Leblanc, un jeune homme de 23 ans qui prépare une maîtrise sur la fascination morbide chez les jeunes. Habillé d'un gilet noir et d'une chemise blanche, cet étudiant en sociologie ressemble à bien des garçons de son âge et rien à priori dans son allure ne dénote de son noir intérêt. Pourtant... "Si je me suis penché sur ce sujet, c'est forcément que j'avais de l'attirance pour ce côté sombre. C'est une manière de me connaître un peu moi-même", lance le jeune homme. Mais la frontière est bien floue entre la simple attirance et l'adhésion complète à la philosophie morbide. Benjamin confie que cerner son sujet de maîtrise a été un vrai casse-tête.
Acheter un corbillard, s'habiller de noir de la tête aux pieds, dormir dans un cercueil peuvent être des signes avant coureurs d'une tendance morbide. Pourtant, tous les jeunes vêtus de sombre ne sont pas pour autant des adeptes du morbide. "J'aime le noir mais je laisse les cimetières et les cercueils aux autres", confie Sonia, la co-propriétaire de la boutique Cyclops. Pour ce magasin alternatif, la styliste aux longs cheveux noirs crée des vêtements à l'aspect plutôt morbide où cuir, latex et dentelle noire sont à l'honneur. ~Pour moi, ce n'est pas morbide. Une tombe, je trouve ça romantiques, estime Pierre Brassard, un spécialiste de la question. Adepte de la mort