Cultures supérieures à d'autres
* C’est Paul Ricoeur (philosophe français mort récemment) qui propose ce concept de manière à dépasser l’antinomie (= contradiction entre deux thèses ou deux principes qui semblent tous deux valables ou légitimes) suivante : * les droits de l’homme font l’objet d’un consensus mondial quant à leur valeur universelle * les législations qui en garantissent la validité émanent de la culture occidentale, et de son modèle démocratique laïque. De là une critique des droits de l’homme perçus comme manifestation ethnocentriste occidentale. * Il s’agit plus profondément de l’opposition entre l’« universalisme » et le « contextualisme » (rendue dans le texte ci-dessous par l’opposition entre « universalité et historicité ») : * « universalisme » : saisit la portée universelle de certaines valeurs en faisant abstraction du contexte historique et culturel qui leur donne naissance, de manière à les poser comme des absolus, transcendant les aléas historiques. * « contextualisme » (à relier au relativisme) : saisit la portée d’une valeur relativement à un contexte historique et culturel qui lui donne son sens mais aussi sa limite. Toute valeur est alors le produit d’une histoire particulière, elle ne peut valoir comme absolu. * Puisque chaque point de vue a sa légitimité, comment les réconcilier ?
La notion d’ « universel potentiel » proposée par Ricoeur : * Aucune culture ne peut prétendre imposer aux autres l’universel. On ne peut pas poser abstraitement l’universalité de tel ou tel principe. C’est l’épreuve de la discussion qui seule pourra légitimer de l’universel « prétendu » à l’universel « reconnu » : c’est à travers un dialogue entre les cultures que la reconnaissance peut- et doit- advenir, un « universel » posé isolément relevant alors d’un abus de langage. * On parlera alors davantage d’universalisation que d’universalité achevée. (cf. discussion des Etats islamiques et autres au moment de la