Césarienne
La douleur après césarienne est classée comme forte. Elle a une intensité maximum les 48 premières heures post-opératoires et diminue progressivement sur deux à trois jours. Elle se caractérise par une double composante : somatique liée à l’incision et viscérale liée aux contractions utérines. L’analgésie post-opératoire doit répondre à de nombreux objectifs. Elle doit apporter un soulagement optimal dans la durée (environ cinq jours), avoir un minimum d’effets secondaires, ne pas entraver la relation mère-enfant, être compatible avec l’allaitement. Elle doit aussi favoriser la réhabilitation post-opératoire, notamment la déambulation, afin de limiter le risque thrombo-embolique majoré en péripartum. Une autre problématique récemment prise en considération est la prévalence de la douleur chronique après césarienne. En effet, cette prévalence n’est pas négligeable puisqu’elle est estimée à 14-18 % à trois mois et à 7-14 % après six mois. Dans la mesure où la majorité des césariennes sont effectuées sous rachianesthésie, péridurale ou parfois péri-rachianesthésie combinée, les stratégies analgésiques sont, à l’heure actuelle, fondées sur une approche multimodale associant en priorité des morphiniques en périmédullaire à des antalgiques non morphiniques comme le paracétamol, les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) ou encore le néfopam. Les morphiniques peuvent également être administrés en systémique (sous-cutané ou en analgésie auto-contrôlée par le patient (ACP)), notamment après anesthésie générale. Cependant, l’utilisation de morphiniques s’accompagne d’effets indésirables parmi lesquels on retiendra les nausées et vomissements, la sédation, le prurit, la rétention urinaire et la dépression respiratoire. Dans ce contexte, en raison de leurs propriétés analgésiques et de l’absence d’effets indésirables attribuables aux morphiniques, les techniques d’infiltration de la cicatrice avec des anesthésiques de longue durée d’action