Par le passé, la menace de l’assimilation des Canadiens-Français provenait de sources extérieures comme la Couronne d’Angleterre ou encore, par la suite, les gouvernements fédéraux et provinciaux. Aujourd’hui, ces pressions laissent place à d’autres qui proviennent cette fois-ci d’une source interne, laquelle est difficile de cerner et encore plus obscure lorsqu’il s’agit de trouver des solutions. Cette menace se trouve au cœur des choix des jeunes Franco-Ontariens eux-mêmes qui décident de leur propre gré de délaisser leur langue maternelle pour faire place à l’anglais non seulement pour les échanges verbaux au quotidien mais aussi pour la langue qu’ils élisent dans la poursuite de leurs études et de leur carrière. Ce phénomène nommé décrochage linguistique consiste en un transfert de langue d’usage au détriment de la langue d’une minorité linguistique et au profit de celle du groupe linguistique majoritaire. Dans le présent travail, il sera tout d’abord nécessaire de cerner les causes et conséquences de ce phénomène pour ensuite être en mesure élaborer quelques solutions qui pourront palier ses effets au sein des communautés franco-ontariennes dans un but de conservation culturelle.
Le décrochage linguistique est une réalité inquiétante du système scolaire franco-ontarien. En janvier 2003, le Ministère de l’Éducation de l’Ontario indique une différence de 37% entre les inscriptions aux écoles élémentaires de langue française et celles des écoles secondaires de langue française, une perte nette d’effectifs au profit du système anglophone . Plusieurs études se sont penchées sur les causes de ce décrochage, notamment celles de Cindy-Lynne Tremblay et de Gratien Allaire de l’Institut franco-ontarien de l’Université Laurentienne de Sudbury.
La première cause identifiée par les auteurs de ces études est le phénomène de décrochage culturel qui touche la communauté franco-ontarienne dans son ensemble. En effet, minoritaires dans une société américanisée, les