Dahut ou Dahud
Remaniée, sa légende en fait la fille unique de Gradlon, le roi de Cornouaille. Elle construit (ou fait construire) la ville d’Ys où le plaisir règne en maître, provoquant la colère d'un homme d'Église. Princesse de cette ville, Dahut finit par provoquer la submersion d'Ys par l’océan à cause de ses péchés. Selon différents collectages bretons plus tardifs, elle n’en est pas morte et continue de hanter la baie de Douarnenez et les côtes du Trégor sous la forme d’une sirène. Dahut intervient aussi dans un conte du roi Marc'h. Émile Souvestre introduit de nombreux détails littéraires sur sa luxure dans sa version de la légende, notamment la nuit que Dahut passe avec le Diable, cause de la submersion d'Ys. La version de Charles Guyot, écrite au début du XXe siècle, en fait la fille de Malgven, la « reine du Nord ». C'est généralement cette dernière version qui est reprise comme version canon de l'histoire de Dahut depuis le milieu du XXe siècle, en particulier par Jean Markale et Michel Le Bris.
Dahut est devenue un symbole du mal dans les versions courantes de sa légende. Cependant, d'autres analyses y voient l'incarnation d'un pouvoir spirituel féminin combattu par le christianisme ou une allégorie de la mer. Plusieurs artistes se font l'écho de cette vision et proposent une vision païenne de Dahut, dans laquelle elle a un enfant et se cache depuis dans sa cité engloutie. Sa légende connait un grand succès littéraire depuis le XIXe siècle. Elle reste