Danone
Pour la première fois en France, le roi du yaourt haut de gamme – Actimel, Activia, Danacol… – s’aventurait en effet dans le low-cost avec quatre références : nature, sucré, arôme vanille et fraise. «Danone doit couvrir le spectre entier du pouvoir d’achat», justifiait alors Franck Riboud, le patron. La nouvelle, révélée par «Le Figa-ro», fit le tour des gazettes, jusqu’au «Financial Times». Présenté comme l’arme anticrise de Danone, l’Eco Pack eut même les honneurs du 20 Heures de France 2, avec gros plans sur le logo et interview du directeur marketing, Olivier Delamea.
Un battage que le groupe se défend d’avoir orchestré. «Nous n’avons pas dépensé 1 euro en pub», précise-t-on au siège. Il n’empêche : en pleine récession, cette offre à bas prix d’une grande marque réputée chère pouvait difficilement passer inaperçue. Las… Après un pic en décembre 2008 – 75 tonnes écoulées pour la version sans sucre, 22 tonnes pour la version sucrée – les ventes n’ont cessé de dégringoler.
A en croire le géant des desserts, ce fiasco n’aurait qu’une seule explication : les distributeurs n’ont pas ou ont mal référencé cette nouveauté par crainte de concurrencer leurs propres marques, qui s’arrogent aujourd’hui 37% de part de marché sur l’ensemble du rayon. Trois mois après son lancement, moins d’un hyper sur deux proposait Eco Pack. Leclerc, Monoprix et Auchan, notamment, ont boudé la trouvaille.
Mais le procès en sorcellerie instruit par Danone fait sourire toutes les enseignes, même celles, comme Système U, qui ont joué le jeu.
«Nous sommes des gens pragmatiques, rappelle