Dans quelle mesure la croissance économique moderne est-elle sans fin ?
La croissance économique est un concept arithmétique né du développement de la comptabilité nationale dans les nouveaux pays industrialisés de la seconde moitié du XX° siècle. Elle désigne plus particulièrement un accroissement en pourcentage du PIB d’une année sur l’autre, soit le taux de croissance d’un système productif. Grâce à celle-ci, il est possible de dater, mesurer et retracer l’évolution économique des différents pays. S’appuyant sur l’observation de l’accumulation des richesses des pays occidentaux, Nicholas Kaldor fait ressortir dans le milieu du XXème siècle une suite de constats qu’il nomme « faits stylisés de la croissance ». La croissance selon ses observations, se caractériserait par une augmentation continue et régulière du capital comme de la production par tête ; de même, le taux de profit, les parts respectives du capital et du travail dans le revenu national comme le coefficient de capital seraient constants dans l’évolution de la croissance économique. A partir de ce modèle empirique, il semble difficile d’envisager une rupture dans l’accroissement de la valeur annuelle des produits et des services dans un pays. Pourtant les récents évènements et le fort ralentissement de croissance observé tendent à montrer les limites de notre mode de production, d’autant plus que nous savons que son impact sur l’environnement et que la durabilité d’un tel mode de vie compromet le bien être des générations futures. Dans ces conditions et conformément à cette « religion de la croissance » qui accompagne nos sociétés nous pouvons nous interroger sur les éventuelles limites à la production de biens et services ? Qu’est ce qui pourrait « faire » que la croissance économique s’arrête ? Ou comment au contraire les hommes font-ils pour venir à bout des phases de ralentissement économique ? La croissance du PIB est rendue possible par l’accroissement de la production, qui