DISSERTATION

→ Dans quelles mesures la neutralité de Zola implique-t-elle pourtant son imagination donc sa créativité de poète ?

Émile Zola est un grand écrivain réaliste du XIXe siècle, c'est aussi le chef de file du naturalisme. Le roman naturaliste est impersonnel, l'auteur est impassible face aux évènements laissant le lecteur seul maitre de son jugement. Sa première œuvre, Thérèse Raquin parait en 1867; le but premier du récit était avant tout scientifique. Le naturalisme de Zola est-il en accord avec son imagination ? A en croire Zola : « Le romancier est fait d'un observateur et d'un expérimentateur ». Est-ce la qualité que doit forcément avoir un écrivain ? La confrontation de ce sujet soulève un paradoxe : nous allons donc déterminer dans quelles mesures la neutralité de Zola s'associe-t-elle à la créativité de l'auteur ?
Après avoir montré quelles sont les marques de l'impersonnalité chez l'écrivain, il s'agira de rappeler les contraintes de l'écriture romanesque qui est avant tout le fruit de l'imagination de l'écrivain.

Certes, dans le genre romanesque, Zola arrive à teinter son roman d'impersonnalité.
D'une part, Émile Zola brosse un tableau réaliste et impersonnel dans chacun de ses romans notamment dans « L'assommoir », « Nana » ou encore « Germinal ».
En effet, le romancier effectuait régulièrement des recherches afin de rédiger son récit. Les lieux sont réels tandis que la vie des personnages est fictive. L'écrivain aime la précision, l'analyse, aucun mot n'est laissé au hasard, jusqu'au moindres détails. Il disait même « A mon avis, vous ne pouvez pas dire que vous avez vu quelque chose à fond si vous n'en avez pas pris une photographie. » Sa citation le prouve.
Par exemple, la rue Guénegaud, le passage du Pont-Neuf ou même : « ce passage à trente pas de long et deux de large ». Cette description de l'environnement est poussée à l'extrême, elle est réelle même à l'heure d'aujourd'hui.
De plus, les personnages principaux : Thérèse,