L’idéal humaniste du 16ème siècle, l’idéal des Lumières, consacré par la Révolution, ont été mis à mal par les deux guerres mondiales successives au 20ème siècle. La foi dans la connaissance, la culture, s’est évanouie dans les atrocités produites par les totalitarismes. L’homme se sent alors seul et perdu dans un monde sans Dieu, absurde. La Peste de
Camus et 1984 d’Orwell ont une valeur didactique puisqu’elles proposent chacune un point de vue sur ce monde et une « règle de vie » pour lui résister. La Peste , Camus.
P/ La peste de Camus possède une dimension didactique…
A/ … car elle nous propose la critique acerbe des comportements des hommes pendant la seconde guerre mondiale.
I/ Camus avait lui-même confirmé que la lutte de ses personnages contre la peste était l’allégorie de la lutte des européens contre le fascisme et le nazisme, et plus particulièrement des français contre les forces de l’Occupation. Ainsi, chaque personnage symbolise un comportement lié à cet événement historique terrible. Tarrou, en proposant de créer les formations sanitaires, devient un adjuvant précieux de Rieux dans sa lutte contre l’épidémie. Ils symbolisent alors tous deux la Résistance.
Cottard, quant à lui, parce qu’il profite de la maladie pour s’enrichir, devient le représentant de la Collaboration. Paneloux, le prêtre, se fait remarquer par deux prêches assez opposés. Alors que le premier décrit la peste comme une punition divine infligée aux hommes pour les punir d’une foi trop tiède, le second constate l’absurdité de la condition humaine. Ainsi le prêtre représente-t-il l’homme de foi déconcerté par la force du Mal. Raymond Rambert qui pense d’abord à fuir, songeant à son propre bonheur, deviendra un résistant tardif. Les situations elles-mêmes renvoient au conflit mondial. La fermeture des portes d’Oran renvoient à l’Occupation ; la mise en quarantaine des pestiférés dans les stades renvoie aux camps de concentration, les fours
d’incinération