Conclusion

Le fait que l'on retrouve beaucoup plus d'hommes dans les métiers scientifiques, industriels, les métiers exposant l'individu à un risque physique, les postes d'encadrement, alors que les emplois les plus féminisés sont ceux qui mobilisent la communication et l'attention portée aux autres s'explique par de fortes interventions extérieures à l'enfant qui le poussent à adopter un comportement différent selon son sexe. Nous avons en effet vu que la famille, la consommation, l'école et les groupes de pairs prenaient une importance capitale durant la phase de socialisation de l'individu, puisque c'est sur eux qu'il s'appuie et auxquels il se rattache pour créer sa propre identité sociale. Ces divers agents agissent qui plus est au moment où la personnalité de l'individu est la plus malléable : dès la petite enfance, alors que celui-ci ne possède encore aucun esprit critique et ne peux objecter face à des ordres venant d'autorités supérieures (parents et professeurs). Ainsi, par le biais de nombreuses réprimandes et d'intimidation liée à la crainte du rejet, l'enfant intègre des normes et des valeurs attendus de lui par la société et ses membres. Une petite fille va donc intégrer le fait que plus tard elle aura à s'occuper de la maison et des enfants, et que ces tâches domestiques passeront avant son activité professionnelle, puisqu'elle n'aura pas les capacités suffisantes pour exercer un métier à hautes responsabilités. Un petit garçon va quant à lui intérioriser le fait qu'il sera le chef de famille, et que dans cette optique, il aura à trouver un bon emploi qui demande de la force et de la témérité.

Les différences d'orientation professionnelle entre hommes et femmes ne sont par conséquent pas imposées à l'âge adulte, elles tiennent en grande partie à des différences de choix selon le sexe de l'individu; mais ces différences de choix ne sont pas naturelles, elles dépendent en grande partie d'une intériorisation de normes de comportements et