Il nous est impossible, à ce jour, de connaître les sentiments et la pensée des personnes qui nous entourent. Voilà une des raisons qui fait que le roman passionne, étant le seul lieu où l'on peut avoir accès à l'espace protégé du cœur humain. En effet, en dehors d'une trame, le roman vise à dévoiler des points de vue, des émotions, à travers la pensée d'un personnage qui s'ouvre entièrement à nous, lecteurs. La lecture d'un roman est une précieuse étape sur le chemin de la connaissance de soi, ainsi que de la compréhension des phénomènes du cœur...
On peut alors se demander, jusqu'à quel point le roman et ses personnages enrichissent notre connaissance du cœur humain. Pour répondre à cette question, voyons dans un premier temps en quoi et comment le témoignage de sentiments transparaît dans les fictions. Dans un second temps, évoquons les limites de cette thèse…

Le témoignage des sentiments d’un ou de plusieurs personnage au lecteur enrichit sa connaissance du cœur humain. C’est, entre autres, la construction du roman qui permet cela.
Le roman, en racontant une histoire (fictive) est certainement le lieu le plus propice où confier ses sentiments pour les personnages, narrateurs ; ainsi que pour l’auteur. Un pacte de confiance est conclu entre le lecteur et le narrateur, c’est lui qui fait croire au lecteur qu’il est l’unique récepteur et le fait se sentir si concerné. On peut dire que beaucoup d’entre nous apprécient la lecture pour cet aspect : le partage de sentiments. Poser des mots à propos d’émotions est comme beaucoup le dise la meilleure façon de les exprimer.. Des autobiographies, ou romans écrits à la première personne, sont les exemples parfaits. Car les courants d’écriture plus libres, du 20e siècle, poussent à utiliser des procédés qui confrontent narrateur et lecteurs, souvent l’auteur s’adresse directement à celui qui le lit. L’amant, de Marguerite Duras, c’est avant tout une femme qui regarde avec nostalgie son passé et nous fait partager une