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Je viens de passer 12 semaines dans un institu médico-éducatif pour enfants et adolescents polyhandicapés.
Il m’a fallu du temps pour passer de l’observation à l’action mais c’est en m’inscrivant dans le quotidien des jeunes, en les accompagnants lors des toilettes, des changes, des repas… que j’ai pu constater que prendre part à leur vie quotidienne était indispensable pour construire avec eux une réelle relation de confiance.
Avec un jeune du groupe particulièrement, il m’a fallu du temps pour établir une relation de confiance. Ce jeune est un jeune fragile avec une relation au monde emprunte de peur et d’agressivité, avec moi il se montrait provocateur et le manifestait par des comportements parfois agressifs. J’ai pris du temps pour partager avec lui des moments de jeux, je l’ai accompagné pour les repas, puis lorsqu’il m’a accepté, il m’a laissé entrer dans son intimité et les moments comme la toilette sont devenus de réels moments de complicité où il se montrait participatif. Ce que j’ai pu retirer de cette expérience est que ce jeune avait besoin de me tester, de voir si j’étais solide, d’être sûr qu’il pouvait compter sur moi notamment lors de ces moments de « débordement» où il est envahit par ses émotions. La toilette est un moment particulier, c’est un moment où le professionnel entre dans l’intimité de la personne qu’il accompagne. J’ai toujours tenté de veiller au mieux au respect de l’intimité et de la dignité du jeune que j’accompagnais, et ce principe m’a suivi tout au long de mon stage. En incluant l’aspect éducatif de la toilette, j’ai cherché à maintenir leurs possibilités en les encourageant à effectuer certains gestes seul lorsqu’ils en étaient capables. Elle est aussi un moment où le professionnel peut repérer des blessures et transmettre l’information aux infirmières. Enfin, j’ai voulu accorder un intérêt particulier à leur image sociale avec pour soucis de toujours les