De gaulle
Sartre y présente son existentialisme et répond aux critiques faites par des penseurs chrétiens ou marxistes, et en particulier par les communistes - dont il souhaite se rapprocher. Il constitue une introduction extrêmement claire, bien que simple, à l'existentialisme, et peut sans la moindre difficulté être lu par des personnes non habituées à des textes philosophiques plus ardus. Toutefois la trop grande simplicité de ce texte a conduit Sartre à le renier philosophiquement. Ce ne peut être à la rigueur qu'une introduction à sa pensée.
La notion de sens de l'Histoire chère à Hegel - mais que Marx admettait n'avoir rien d'inéluctable - est fortement rejetée. Selon Sartre, la liberté de l'Homme est telle dans son propre devenir que nul ne peut prédire même très grossièrement quel tour l'Histoire prendra demain. Cela le conduit à rejeter l'optimisme des marxistes (que ne partageait pas Marx) sur les « lendemains qui chantent » et qui peuvent fort bien ne jamais être au rendez-vous.
La morale kantienne est également critiquée pour son formalisme. Sartre prend l'exemple d'un jeune homme ayant le choix entre s'occuper de sa mère ou rejoindre les résistants à Londres. Dans les deux cas, la maxime de son action n'est pas morale puisqu'il sacrifie nécessairement une "fin en soi" en la réduisant au rang de « moyen » : abandonner sa mère étant le moyen de rallier Londres, abandonner les combattants étant en revanche le moyen de s'occuper de sa mère… La morale de Kant ne donne pas de réponse dans un conflit de devoirs (devoir filial ou devoir civique). En définitive, on choisit toujours seul.
C'est l'illustration de sa célèbre, et spécifique, théorie des lâches et des salauds : "Les uns qui se cacheront, par esprit de sérieux ou par des excuses déterministes, leur liberté totale, je les appellerai lâches ; les autres qui essaieront de montrer que leur existence est nécessaire, alors qu'elle est la contingence même de