De la communauté à l'union européenne
La « chute » du mur de Berlin, le 9 novembre 1989 modifie profondément les perspectives de l'intégration européenne. En l'espace de quelques mois, tous les pays d'Europe centrale et orientale (PECO) parviennent à renverser les régimes en place et entament un processus de démocratisation qui va de pair avec une conversion, longue et difficile à l'économie de marché. La dissolution du Comecon intervient dès 1990, celle du Pacte de Varsovie en 1991. Les pays de l'est se tournent alors vers les organisations occidentales et notamment vers la Communauté pour obtenir une aide en attendant de pouvoir s'y intégrer. De leur côté, les Occidentaux cherchent à encourager le passage de l'économie planifiée à l'économie de marché. En juillet 1989 est lancé le programme PHARE (Pologne, Hongrie, Assistance à la reconstruction économique) qui est financé par 24 pays de l'OCDE. Ce programme est étendu en 1990 à d'autres pays de l'Est. Il accorde, entre autres, des aides pour la formation professionnelle, pour la réorganisation de l'agriculture ainsi que des avantages commerciaux, notamment les préférences généralisées, jusque là réservées aux PVD. La CEE, après une impulsion française, assure la création de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) qui doit contribuer à la modernisation de l'économie des PECO. La RDA connaît un destin particulier. La chute du mur ouvre la voie à l'unification des deux états. Des manifestations sont organisées en Allemagne de l'est dès novembre 1989 et Helmut Kohl présente dès le 28 novembre un plan en dix points qui envisage l'unification, d'abord sous forme confédérale. Mais la situation économique catastrophique à l'est et l'émigration massive vers l'Ouest incite à l'accélération du processus. L'unification est réalisée le 3 octobre 1990 par l'adhésion à la RFA des cinq nouveaux Länder constitués en ex-RDA. L'Allemagne unie retrouve aussi sa pleine souveraineté.