Au fil des temps, la situation des sociétés occidentales a vu son statut évolué. En effet, on est passé de ces sociétés dites « aristocratiques » à une marche inéluctable vers ce qu’Alexis de Tocqueville dans son œuvre majeure « De la démocratie en Amérique » (1836) met en évidence comme étant le processus d’égalisation des conditions. Il soutient que ces sociétés sont entrainées par ce processus providentiel et que cette marche vers l’égalité crée une société qu’il qualifie de « Démocratie ». Dès lors, le projet de Tocqueville consiste, après sa visite en Amérique, de nous faire un exposé de ce qu’est réellement cette « Démocratie », de ce qui la caractérise et de comment elle exerce une influence prodigieuse sur la marche des peuples. Ainsi, en observant sa manifestation dans la société américaine, il cherche à trouver des enseignements dont puissent profiter les sociétés européennes. Il l’avoue de lui-même quand il dit : « Tandis que j’avais les yeux fixés sur l’Amérique, je pensais à l’Europe ». La problématique que se pose principalement l’auteur est de déterminer comment les sociétés démocratiques peuvent concilier la liberté et l’égalité et donc savoir ce qu’on pourrait espérer ou craindre de la démocratie. M. de Tocqueville estime qu’une société démocratique doit être fondée principalement sur ce principe d’égalité des conditions et que les autres caractéristiques découlent de celle-ci. Il choisit donc les États-Unis pour ses recherches et confia : « J'ai choisi le pays chez qui la démocratie a atteint le niveau le plus complet et le plus paisible afin d'en discerner clairement les conséquences naturelles et d'apercevoir, s'il se peut, les moyens de la rendre profitable aux hommes. J'avoue que, dans l'Amérique, j'ai vu plus que l'Amérique ; j'y ai cherché une image de la démocratie elle-même, de son caractère, de ses préjugés, de ses passions ; j'ai voulu la connaître, ne fût-ce que pour savoir au moins ce que nous devions espérer ou craindre d'elle ».