De la medecine chinoise
Afin de faire face aux dégâts provoqués par la Grande Inondation, les empereurs mythiques YU et YAO décidèrent de réappliquer les règles coordinatrices du Yin-Yang et des Cinq Agissants. Ainsi, firent-ils retrouver aux fleuves et aux rivières leur cours naturel, à la terre une constance ni trop sèche ni trop humide, aux forêts leur premier aspect.
Déjà donc, aux temps si lointains qu'ils sont dénommés anti-historiques, les sages eurent recours à la Tradition. Deux millénaires plus tard, aux environs du Vième siècle avant J.-C. la science des points d'acupuncture redevient en vogue. "Je veux, dit l'empereur Hoang Ti à son acupuncteur Ki Pha, que le peuple soit de nouveau soigné par la méthode du Feu (moxas) et du Métal (les aiguilles) et qu'il puisse de nouveau travailler et payer des impôts.
On reprochait aux plantes médicinales de provoquer des effets secondaires, d'engendrer des dépendances, et ce qui était encore plus grave, d'appauvrir l'Etat ! Tous ces sujets sont toujours d'actualité. C'est un lieu commun d'aborder une discussion sur la médecine chinoise en se référant à son âge millénaire. Mais il me semble qu'il serait peu sérieux d'exploiter ce record comme une indiscutable preuve de valeur. Bien des théories d'immense portée ont subi la loi sans pardon du temps. Presque jamais, ce ne fut une preuve de leur faiblesse. Bien au contraire, souvent cela démontra leur faculté à donner naissance à d'autres courants de pensée. Inversement, les idées fausses survivent, elles font partie du domaine de l'irrationnel cher à l'Homme.
La pensée chinoise présente une étonnante capacité d'adaptation face aux découvertes modernes, tant dans des domaines humanistes et philosophiques que dans ceux des sciences. Elle n'a pas fini d'étonner les curieux. Les traces qu'elle a laissées sont comme des semences de plus en plus fertiles, et c'est cela qui fait la différence entre l'ancien et le vieillot ! Henri Poincaré disait : -