De la musique à la couleur
Dès l'antiquité, on prend conscience de la difficulté d'établir des relations fiables entre le visuel et l'auditif, mais aussi de leur complémentarité. Incontestablement, les arts faisant appel à la vue (peinture, sculpture, gravure etc.) se figent dans l'espace ; ceux qui passent par l'oreille obéissent à un mouvement temporel (musique, poésie), arts du mouvement. De la Renaissance à nos jours, nombreux sont les artistes qui tentent le rapprochement des arts spatiaux et temporels. Mais c'est au XXe siècle avec des musiciens comme Debussy ou Xenakis, des peintres comme Klee ou Kandinsky, qu'un semblant de solution apparaît par la jonction de techniques apparemment hétérogènes : le temps pour la musique, l'espace pour la peinture. Des partitions contemporaines montrent aussi que l'espace peut jouer un rôle dans la musique, tant dans la disposition orchestrale que par les graphies utilisées.On l'appel Partition Graphique qui utilise des symboles et des indications textuelles non conventionnels pour indiquer la manière dont doit être interprété un morceau de musique. À l'inverse, les peintres du Bauhaus, comme Klee ou Kandinsky appliquent la temporalité de la musique sur la toile et s'expriment par des références musicales. Des éléments communs apparaissent entre les Arts : la dynamique du son correspond à l'intensité de la lumière. Les lignes et les formes picturales possèdent un rythme (ceci plus accentué encore dans l'architecture), correspondant à la durée et à la rythmique musicale. Peï, l'architecte de la pyramide du Louvre, disait récemment : "l'architecture n'est autre que de la musique figée" et l'architecte et compositeur Xenakis prétendit user des mêmes calculs pour composer Polytope et construire un Pavillon de l'Exposition universelle de Montréal.
Historique : Dès l'Antiquité, le sujet passionne les savants. Aristote dans son De sensu cherche des rapports numériques entre couleurs et