De la ville rocade à la ville durable :
Une problématisation des formes modernes de la ville durable

• Introduction :

Les villes sont par nature durables dans le temps puisqu’elles ont plusieurs siècles et qu’elles ont su surmonter les péripéties de l’histoire. Mais durable ne veut pas dire pour autant qu’elles soient immuables, elles peuvent, au contraire, évoluer. C’est ainsi que les erreurs commises dans les années de pleine croissance peuvent être remises en cause. Le concept de ville durable s’oppose à l’urbanisme outrancier et au ‘’tout automobile’’, qui ont vu notamment le jour pendant les Trente Glorieuses. Durant cette période d’accumulation intensive où les modes de productions et de consommations se sont grandement développées, les villes ont attiré toujours plus de monde. En effet, après la Seconde Guerre Mondiale, la France a connu son dernier mouvement d’exode rural, jusqu’en 1975 environ. Les habitations poussent alors un peu partout dans la ville, sans que l’on ne se soucie de l’environnement. Depuis les années 1990, il n’y a plus de place au cœur de la ville, on assiste donc à une rurbanisation, avec des citadins qui vont s’installer à la campagne, mais qui gardent une mode de vie urbain et un travail en ville. C’est alors que le réseau autoroutier, qui s’était déjà grandement accru durant les Trente Glorieuses, va continuer à se développer à très grande vitesse. C’est aujourd’hui un réseau tentaculaire impressionnant, le quatrième au monde après celui des Etats-Unis, du Canada et de l’Allemagne. Mais, aujourd’hui on ne peut plus continuer de développer ces villes rocades qui polluent l’environnement et dans lesquelles il ne fait plus bon vivre, il va falloir repenser la ville autrement.
En effet, l’augmentation de la demande d’espace urbain, liée à l’exode rural et à l’accroissement naturel de la population, a conduit à un étalement de la ville. On parle alors de ‘’ville éclatée’’ avec un pôle urbain principal rayonnant sur une